Textes originaux

L'Hôte (le roi du matelas)

(Paru sur l'album "Deux Mille Quintes")
Texte : L. Turneer - Musique : O. Daxhelet

Au début, y faut rien,
Qu’un lit d’une personne
Pour resserrer les liens,
Pour nos mains qui tâtonnent.

Les amoureux
Nichent à l’étroit
Sur un brin de tendresse.
Un nid pour deux,
Des plumes pour toit
Une pluie de caresses.

Ton lit, Mon lit, Notre lit,
Une nuit pour l’envie
Et l’ennui pour la vie.

Ensuite, y faut des ronds
Pour financer tes draps
Et bâtir ta maison
Autour de ton grabat.

Jeunes mariés,
Vivant absorbés
D’une carrière en or,
Cherchent pucier
Pour intimité
Et s’épouser encore.

Ton lit, Mon lit, Un grand lit,
Une nuit pour l’envie
Et l’ennui pour la vie.

Faut coeur à s’oublier,
Sur l’autel des enfants,
Laisser le temps filer
Et dormir moins qu’avant.

Ces parents-là
Sombrent engoncés
Dans un pieu XXL.
Cet amant, las,
Gît trop éreinté
Pour aborder la belle.

Ton lit, Mon lit, XXLit,
Une nuit pour l’envie
Et l’ennui pour la vie.

Mon amour, ma lumière,
Mon toujours, ma galère...

Au fil des nuits, le spleen
Fustige nos regrets.
Tels ces corps qui déclinent,
Nos regards sont muets.

Les vieux amants
Dorment côte à côte,
Dans des lits séparés.
Des vieux serments,
Il reste à mon hôte,
Celui d’éternité.

Ton lit, Mon lit, Nos deux lits,
Une nuit pour l’envie
Et l’ennui pour la vie.

Pol & Mieke (la complainte du couyon)

(Paru sur l'album "Les Voies de l'Amer")
Texte : L. Turneer - Musique : O. Daxhelet

Bienvenue dans ta maison,
Quelle ambiance, ce soir.
Embuscades, mousquetons,
Ca tire dans les couloirs.

En pétard mon marmiton,
Conchita se barre.
Adieu ! Veaux, vaches, nichons
Et cordées en peignoirs.

J’ai vu les assiettes voler,
Et mes deux oeufs pochés,
Une nuit sans convoler,
Privé de programme télé.

(Refrain)
Ziguizig, Zagazag, Ziguiziboum
Art d’amant la polémique,
Arsenic, armagnac, Tequila Boum,
Des querelles caustiques.

Ziguizig, Zagazag, Ziguiziboum,
Ardemment tels Pol et Mieke,
Ses critiques, mes deux claques, big zizi-boum,
Question d’sémantique.

Agacée par deux caleçons,
Aux portes du boudoir,
Des chaussettes en tire-bouchon,
A côté d’un tiroir.

Les poches de mon pantalon,
Mitraille, mi-pourboire,
Un lotto sans mise de fond,
Premier prix: mes mouchoirs.

J’ai vu les couleurs coquines,
Des chemises écourtées,
Mes chaussettes orphelines,
Lessiver, c’est un métier.

(Refrain)

On produit son propre venin,
Au quotidien,
On nourrit les ferments adultérins,
Au sein de nos câlins.

Belle-famille, tendre poison,
Belle-maman rasoir,
Son cortège d’obligations,
Un rappel du devoir.

A force de communions,
Baptêmes du terroir,
De querelles de succession,
On s’oublie tôt ou tard.

On a-tout de Pol & Mieke,
En 20 ans de couyon,
Des manilles de coeurs et piques,
Des misères à répétition.

(Refrain)

Sans Toi (Baboon)

(Paru sur l'album "Les Voies de l'Amer")
Texte : L. Turneer - Musique : L. Turneer & O. Daxhelet

Que ferais-je sans toi,
Dans la lumière éteinte,
Sans baiser, sans étreinte,
D’un coussin sans empreinte,
Et d’un fauteuil sans bras ?

Que ferais-je sans toi,
En marin solitaire,
Face à des vents contraires,
Sur le pont comme à terre,
Pour rester fier et droit ?

Que ferais-je d’un toit,
D’une maison sans âme,
De mon corps qui réclame,
Sans le feu, sans ta flamme,
En hiver, quand j’ai froid ?

Ne ferais-je cent fois,
Les mêmes promenades,
Comme autant de croisades,
En suivant nos rocades
Et sentiers d’autrefois ?

Je serais folle, (je serais seule)
Le coeur meurtri dans un linceul.
Avec la peine, (que je maudisse)
L’amour, la mort, ses injustices !

Que ferais-je du poids
De leurs condoléances,
Du parfum de sentence,
Lorsque mort et silence
Descendront en convoi !

Que ferais-je sans Voix,
Et sans diapason,
Sans conseil, ni passion,
Ni l’écho du bourdon
Pour éclairer mes choix ?

Que ferais-je sans foi,
Sans raison, sans lumière,
Ni pardon, ni bréviaire,
A caresser les pierres,
D’un cimetière étroit ?

Que ferais-je sans roi,
Sans guide et sans repère,
Sans drapeau, ni bannière ?
Que ferais-je sans père,
Si tu t’en vas déjà ?

Je serais fou, (je serais seul)
Le coeur meurtri, dans un linceul.
Avec la peine, (que je maudisse)
Le destin et ses injustices !

 

Le Temps Perdu (le conte à rebours)

(Paru sur l'album "Les Voies de l'Amer")
Texte : L. Turneer - Musique : O. Daxhelet

On perd du temps,
Au jour le jour,
Pour des broutilles,
L’orgueil patent.

Malgré le temps,
On reste sourd,
On se houspille,
Aveuglément.

On perd du temps
En vains discours,
On fait de l’ombre
Aux sentiments.

A contre-temps,
A contre-jour,
Dans la pénombre
Des arguments.

(Refrain)
Mais...
Y’a le temps des amants
Qui ravive au printemps
La chaleur et l’éclat
Des promesses d’antan.
Celle qu’on ne dit pas
Qui s’écoute tout bas
Et parle en se taisant
De nos coeurs en émoi.

On perd du temps,
De jour en jour,
Dans la grisaille,
Le mauvais vent.

Au gré du temps,
Le moral lourd,
Les retrouvailles
Ont moins d’élan.

On perd du temps
En longs détours,
On se néglige,
On se méprend.

A contre-temps
Vit notre amour
Sur les vestiges
De nos vingt ans.

(Refrain)

Et pour mes quarante ans,
Durant quelques secondes,
J’irai revoir Suzette
Qui sent si bon la rose.
On se dira des choses,
Qu’on murmure en cachette,
Pour arrêter le monde
Et surprendre le temps

Et si le temps
Conte à rebours,
Je reviendrai
Très humblement.

Un pénitent,
Sur le retour,
Pour t’inventer
La nuit des temps.

(Refrain)

 

 

 

dernière mise à jour: 31 mars 2015
 
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